Je vous demande pardon…

Je vous demande pardon…

Je vous demande pardon…

Cela fait maintenant un an que je n’écris plus, n’alimente plus le blog Fertile and Co et pourtant cela me faisait vibrer…Je vous demande pardon et je vous dois des explications.

En septembre 2020, après avoir démarré des traitements pour donner la vie, j’ai vite senti que j’avais besoin d’écrire, de partager mon histoire et de m’intéresser plus en profondeur au sujet de l’infertilité. J’avais tant de couples autour de moi concernés et si peu d’échanges, d’informations au sujet de l’infertilité : véritable tabou. C’est comme ça qu’est né Fertile and Co, avec pour projet de décomplexer l’infertilité.

La rédaction de ces articles m’a permis de me connaître, de m’approprier mes traitements et de développer une expertise concernant mon cycleJe dois vous dire MERCI, car le fait de savoir que vous lisiez mes articles me boostait pour en écrire davantage et explorer de nouveaux thèmes.

Et puis après 6 mois de traitement infructueux, avec peu de confiance en l’équipe médicale qui me suivait, j’ai fait ce que je n’aurais jamais cru faire un jour.

En décembre 2020, après plusieurs mois d’échecs, de traitements lourds (par injections), de contrôles à répétition, je n’ai pas écouté les recommandations de l’équipe médicale qui me suivait. À la veille de Noël, alors que deux follicules ont brillamment atteint la taille de 14 mm, l’équipe médicale (qui redoutait une grossesse gémellaire) me demande de déclencher l’ovulation, avec Ovitrelle, le soir même. Connaissant exactement les tailles idéales pour qu’un follicule soit dit « mature »,  j’ai vite compris qu’ils ne donneraient aucune fécondation si je respectais la demande des médecins. En effet, pour qu’un follicule soit mature et permette une fécondation, il doit atteindre la taille de 16 mm (avant déclenchement de l’ovulation) à 20 mm. Quelques semaines avant, j’étais tombée sur cet article qui m’avait mis la puce à l’oreille : « Mentir à son gynécologue »

J’ai donc décidé, en étant certaine que je ne me mettais pas en danger, car il n’y avait aucun risque d’hyperstimulation, de déclencher l’ovulation 4 jours plus tard. J’ai fait une dernière analyse de sang pour suivre mes taux d’hormones et je savais approximativement de combien de millimètres les follicules grandissaient chaque jour. J’ai déclenché l’ovulation, sans trop d’attentes.

Et voilà que quelques jours plus tard, à quinze jours de notre déménagement pour l’Afrique du Sud, j’apprenais que j’étais enceinte. C’était impensable ! J’étais partagée entre fierté et honte d’avoir joué à l’apprenti médecin… Aujourd’hui je ne regrette rien.

Nous avons déménagé en Afrique du Sud et il m’a fallu du temps pour m’adapter à ce nouveau pays. Entre adaptation et hormones, je ne réussissais pas à me consacrer à la rédaction d’articles. Je dois vous avouer qu’étant enceinte, je ne me sentais plus légitime d’écrire à des couples qui vivent l’infertilité depuis tant de temps. Pourtant, le nombre de followers Instagram ne fait que croître, mes statistiques de lecture sont excellentes et vos messages adorables ! Je vous remercie encore !

Nous avons accueilli notre petite fille le 13 septembre dernier et depuis, je lui consacre beaucoup de temps.

Il y a quelques jours, j’ai rouvert ma boîte mail Fertile and Co et j’y ai découvert de nombreux messages d’encouragement. Et puis il y a eu celui-ci, sur Instagram, qui a terminé de me remotiver, il m’a fait un électrochoc : « Bonjour, vous avez arrêté votre compte ? C’était une bonne idée pourtant ». Je vous remercie parce que grâce à tous ces retours, l’envie de reprendre l’écriture est revenue. Je ne le fais plus pour moi, mais pour vous !

En 2022, je veux continuer à décomplexer l’infertilité, à porter un message d’espoir à chacun de vous, je veux récolter des témoignages, quel qu’ils soient, alors n’hésitez plus contactez moi pour me partager votre histoire !

Florence : l’importance d’être actrice de son parcours PMA

Florence : l’importance d’être actrice de son parcours PMA

Florence : l’importance d’être actrice de son parcours PMA

Lorsque Florence découvre sa tumeur à l’hypophyse en 2001, elle fait en même temps le deuil d’une future grossesse naturelle.

Florence profite de la vie, rencontre François avec qui elle se marie en 2019. Un an plus tard, elle ressent l’envie de fonder une famille et se dirige vers la PMA pour démarrer une stimulation ovarienne. Et c’est à partir de ce jour que Florence découvre le merveilleux monde de l’infertilité. Contraintes, violences gynécologiques, examens douloureux, absence de prise en charge psychologique… Une dure réalité à laquelle elle fait face aujourd’hui.

Au cours de sa stimulation, Florence joue la mauvaise élève. Grâce à une connaissance et une maitrise de son traitement, elle décide de ne pas suivre les indications de son médecin et préfère écouter son corps et son instinct. Elle repousse, sans le dire, le déclenchement de son ovulation estimant que le moment choisi n’était pas le bon.

Aujourd’hui, Florence est enceinte de son premier enfant. Avait-elle raison ? Devons-nous avoir une confiance aveugle envers les médecins ? Quelle place devons-nous accorder à notre instinct dans la PMA ?

Avec Florence, on explore ces questions et on décrypte les tabous de l’infertilité. Si moi je m’y attèle avec ce podcast, Florence, elle, utilise @fertileandco le site qu’elle a lancé pour décomplexer l’infertilité et aborder ce sujet en donnant de l’espoir à ceux qui en ont besoin, tout comme le fera, je l’espère, son histoire.

🎧 Découvrez dès maintenant le nouvel épisode des Silencieuses : https://bit.ly/lessilencieuses

Disponible également sur toutes les plateformes d’écoute dont Spotify, Apple Podcasts, Deezer et Amazon Music !

Infertiles mais heureuses et fécondes : ces femmes nous en parlent.

Infertiles mais heureuses et fécondes : ces femmes nous en parlent.

Stériles, mais heureuses et fécondes : ces femmes nous en parlent.

Par Alix Leduc, pour le journal Marie Claire

Stériles mais heureuses et fécondes, elles témoignent
Stériles mais heureuses et fécondes, elles témoignent

Oui, on peut connaitre la stérilité, renoncer à être mère et être comblée, pleine, heureuse… Mais quel chemin ! Trois femmes stériles nous racontent comment, envers et contre leurs propres rêves et ceux de la société, elles sont heureuses. 

« Les femmes subissent une pression énorme aujourd’hui », constate la psychiatre et psychanalyste Muriel Flis-Trèves*, qui accompagne les couples infertiles à l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart. Et c’est la société qui est coupable, car en glorifiant la grossesse elle contraint la femme à penser que l’essence du féminin réside dans la maternité. « Du coup, les femmes stériles se sentent bannies, hors norme. Incomplètes.« 

C’est un long chemin, douloureux et difficile. Le prix à payer est très élevé avant de parvenir à faire le deuil de la maternité.

Mais on peut apprendre à surmonter cet échec, à vivre avec cette injustice. Cela prend des années de travail intérieur. Celles qui ont accepté de se livrer à nous racontent leur traversée du désert. Puis la lumière.

Oui, on peut connaitre la stérilité, renoncer à être mère et être comblée, pleine, heureuse… Mais quel chemin ! Trois femmes stériles nous racontent comment, envers et contre leurs propres rêves et ceux de la société, elles sont heureuses. 

« Les femmes subissent une pression énorme aujourd’hui », constate la psychiatre et psychanalyste Muriel Flis-Trèves*, qui accompagne les couples infertiles à l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart. Et c’est la société qui est coupable, car en glorifiant la grossesse elle contraint la femme à penser que l’essence du féminin réside dans la maternité. « Du coup, les femmes stériles se sentent bannies, hors norme. Incomplètes.« 

C’est un long chemin, douloureux et difficile. Le prix à payer est très élevé avant de parvenir à faire le deuil de la maternité.

Mais on peut apprendre à surmonter cet échec, à vivre avec cette injustice. Cela prend des années de travail intérieur. Celles qui ont accepté de se livrer à nous racontent leur traversée du désert. Puis la lumière.

Infertilité, chemin long et douloureux

Comment faire face à la stérilité ? 

Il faut en passer par une phase de déprime, ­parfois perdre son compagnon, se perdre soi-même… Ces femmes auraient pu choisir de s’obstiner, en faisant appel à une mère porteuse par exemple, ou, bien sûr, en adoptant.

Celles qui ont acceptées de renoncer s’affirment comme des femmes ‘quand même’, ‘malgré tout’. Elles véhiculent un ­message  : ‘Je m’écoute et je me donne le droit de me définir ­autrement que comme mère.

Mais c’est parce qu’elles sont passées par cette perte qu’elles vont parvenir à se reconstruire, qu’elles vont renaître à elles-mêmes autrement.

Transformer cette épreuve en réalisant autre chose qu’un enfant. Oui, on peut être une femme sans enfants heureuse. On peut ­sublimer sa vie. 

La preuve, avec ces trois récits sans fioritures de ­femmes qui ont réussi à puiser dans leur désir d’enfant une merveilleuse énergie pour se réaliser elles-mêmes.

Stérilité et fécondité

Catherine : « Je suis passée par tous les états »

« J’avais toujours imaginé que j’aurais des ­enfants. Les femmes de ma famille sont très fertiles, je pensais naïvement que c’était un ‘don’ héréditaire. Mais mon corps a dit ‘non’. J’ai longtemps résisté, prête à tout  : une opération pour une endométriose, puis une série de fécondations in vitro. »

Je suis passée par tous les états  : l’euphorie, la déception, l’espoir, la peur, le désespoir… Je me suis même détestée. »

« J’ai entamé une thérapie, j’avais peur de faire un enfant ‘réparateur’, je ne voulais pas qu’il devienne ma béquille.

« Et puis un jour, j’ai compris  : j’étais arrivée au bout de mon combat. J’ai fait une évaluation physique et psychologique, et j’ai réalisé qu’il y avait trop de souffrances pour moi et pour mon couple. Je ne voulais plus qu’on me touche, qu’on me charcute dans tous les sens. Je me suis résignée face à la nature.

Bien sûr j’ai pensé à l’adoption. Mais c’était trop lourd pour mon mari, plus âgé, déjà père de trois enfants et extrêmement sollicité par son travail… Quant à l’idée de la mère porteuse, elle m’a effleurée mais j’ai vite abandonné. Mais en renonçant à mon rêve d’enfant je perdais goût à tout.

Je me suis retrouvée au fond de mon lit, à pleurer sur ma vie. Puis vint la colère. Il me fallait un responsable. Ma mère  ? Mon mari  ? Je lui en voulais de ne pas souffrir autant que moi. Je lui reprochais tout et n’importe quoi.

Face à une ­situation injuste on devient injuste. J’ai compris que j’allais trop loin. »

Je me suis dis : C’est un cancer qui va gagner notre couple.

« Il avait raison. Je me suis regardée dans le miroir et je me suis dit  : « Qu’es-tu en train de devenir  ? » J’ai commencé à chercher des solutions, j’ai beaucoup lu. Mais le vrai tournant a été de faire mon bilan de compétences avec quelqu’un de fabuleux. Je l’ai vécu comme une psychothérapie.

Cette femme formidable a provoqué un déclic en moi, en me disant que j’avais une âme d’artiste, que je n’avais rien à faire dans un bureau. Que tant que je n’essaierais pas je ne saurais pas. Et que surtout je n’avais rien à perdre…

Je me suis soudain revue petite fille, admirative de mon père, crooner. Dès mon retour à la maison j’ai annoncé à mon mari que j’allais réaliser mon rêve d’enfant  : devenir chanteuse.

Il m’a répondu  : ‘Fonce, je suis là  !’ Je suis devenue amie avec le fils du pianiste qui accompagnait mon père  ! Il y a deux ans, il m’a dit  : ‘On monte un répertoire.’ Avec des reprises de Boris Vian, de mon père.

Puis j’ai rencontré mon auteur, qui me correspond totalement et s’inspire de mes états d’âme. Il a d’ailleurs composé ‘J’ai attendu’, une chanson sur mon désir d’enfant non exaucé. Aujourd’hui, j’ai 45 ans et je suis chanteuse. Je crée parce que je n’ai pas pu procréer. Mon album, c’est mon bébé. Il me ressemble. D’ailleurs tout le monde croit que c’est moi qui l’ai écrit. Sur scène, j’ose et je m’amuse. Et le public me le rend au centuple. C’est une claque d’amour  ! Mon métier me permet de transmettre, de donner de la joie aux gens.

Sur scène c’est moi le leader, la boss. J’ai dit à mon psy, en le quittant  : ‘Désolée, j’ai changé de thérapie  : désormais je chante  !' »

 

Infertile et féconde

Corinne : « Nous avons réinventé notre couple. Ma famille, c’est lui »

« En allant consulter, je m’étais préparée à une mauvaise nouvelle, mais pas à ce constat implacable  : je ne serai jamais maman. ‘Ovaires trop abîmés, ‘glaire médiocre’. Les mots du médecin ont résonné en moi pendant longtemps. C’était le vocabulaire de l’échec.

L’échec d’un couple, d’un corps, d’une féminité aussi. Au début j’en ai voulu à cet homme en blouse blanche qui m’avait asséné la nouvelle, puis à la terre entière. Et c’est surtout à Paul, mon mari, que j’ai fait payer ma souffrance. Un comble, alors que c’était moi la ‘coupable’  !

Lui a encaissé la nouvelle et enduré mes crises pendant des mois. Je lui ai dit des horreurs.

C’est lui qui a choisi de ne pas préciser à notre entourage qui de nous deux était stérile.

Je voyais des poussettes partout. J’avais envie de ­voler les enfants, je devenais folle. Puis Paul m’a quittée. « Je ne veux plus, je ne peux plus, on n’y arrive plus », m’a-t-il répété avant de partir. Sans claquer la porte, sans que je ne réponde rien. J’ai compris que j’avais tout fait pour qu’il s’en aille.

J’avais tellement peur qu’il m’abandonne pour une petite jeune, un ventre ‘fécond’… Je crois que j’ai eu aussi besoin de me ‘victimiser’. Je n’étais pas digne d’être aimée.

Seule sans enfants à 42 ans, j’ai vécu une sorte de crise d’adolescence. Je suis beaucoup sortie, j’ai eu pas mal d’amants, à qui j’annonçais très cyniquement qu’au moins, avec moi, la question de l’horloge biologique ne se poserait pas. Je ne risquais pas de leur faire un enfant dans le dos  !

Bref, je remplissais ma vie de femme stérile par des relations stériles. Mais Paul me manquait. On me disait qu’il bossait comme un fou, qu’il avait maigri. Je pensais qu’on me préservait, m’attendant à chaque fois à ce qu’on m’annonce qu’il était de nouveau en couple, fou amoureux d’une trentenaire déjà enceinte  !

Finalement c’est lui qui m’a rappelée. Il m’aimait toujours. Et moi, quand je l’ai retrouvé, j’ai compris que le pire était derrière nous et que le meilleur était à venir.

On a eu tellement peur de se perdre qu’aujourd’hui on ­savoure tout ce qu’on peut partager ensemble. J’ai 44 ans et je suis heureuse. »

Nous ne ­serons jamais parents. Mais nous sommes des amants amoureux. Ma famille, c’est lui. Je le gâte, il me gâte.

« Quand nos amis achètent un break familial, nous, on opte pour une décapotable  ! On ne se prive plus de rien, on s’offre des week-ends improvisés, des matinées sous la couette. Évidemment personne n’est dupe, nous sommes devenus trop dépendants l’un de l’autre.

Et puis tout cet amour, ça ne remplace pas le bonheur d’avoir un enfant. Mais au fil du temps on apprend à multiplier les plaisirs, à s’en créer de nouveaux. Surtout, on savoure notre présent, nous qui avons tellement trop attendu de l’avenir.

Nous savons désormais que nous sommes ­ensemble pour de vraies bonnes raisons.« 

Infertilité : se retrouver en couple

Isabelle : « Qu’est-ce-que le deuil de la maternité face au deuil d’un enfant ? »

« Oui, on peut être heureuse sans être mère. Mais il faut passer par un vrai deuil pour accepter cette idée. Car il n’y a pas plus fort que l’échec du corps. Je me suis battue pendant deux ­années entières avant de renoncer, mais il y a vraiment eu un point de non-retour, lorsque j’ai compris que je ne pouvais pas ­aller plus loin. Je n’en pouvais plus.

J’ai toujours adoré les enfants et imaginé devenir mère un jour. Mais j’ai fait ma première fausse couche à 28 ans, ce fut le début d’un itinéraire chaotique qui s’est soldé par plusieurs tentatives de FIV, toutes des échecs.

Pendant la traversée de ce long tunnel, j’ai à plusieurs reprises quitté Mathieu, mon compagnon, qui lui-même avait un rapport torturé à la paternité (deux filles parties vivre en Suède avec leur mère, et un fils qu’il voyait peu) et qui, à mes yeux, ne me soutenait pas assez.

Au moment de mes tentatives de FIV, notre histoire avait repris, mais j’ai fait les démarches seule à Bruxelles, car en France les FIV pour célibataire sont interdites. Sur place j’ai rencontré une psychologue qui m’a éclairée sur le comportement de Mathieu, et a tenté de m’avertir du périple qui m’attendait. Mais j’étais décidée. »

 J’ai tout fait, tout enduré… Jusqu’à la quatrième FIV. Là j’étais à bout.

« Il faut un point de non-retour. Je l’avais franchi. Heureusement que Mathieu était là. C’est lui qui m’a aidée à ne pas flancher. Notre histoire s’était adoucie. Sans doute que le fait que je me résigne l’apaisait. Mais surtout pour moi, réaliser qu’il était toujours là, après toutes ces épreuves, toutes ces années, me prouvait que je valais quelque chose. Que j’étais digne d’être aimée. Même avec ma stérilité.

Comme je n’avais pas pu exaucer mon rêve de petite fille, j’en ai réalisé un autre : j’ai demandé à Mathieu de me ­demander en mariage. Étrangement, alors que nous avons toujours été un couple très « hors norme », c’était soudain important pour moi d’entrer dans cette convention ­sociale.

Et puis petit à petit j’ai appris à aimer mon rôle de belle-maman. Et de belle-mamie  !

Avec les enfants de Mathieu, j’ai un lien de parenté sans la dureté de la responsabilité.

Infertile mais heureuse

Aujourd’hui à 46 ans, je suis heureuse, je me sens bien plus forte et équilibrée qu’avant. Mais j’aurai toujours au fond de moi cette tristesse qui revient par vagues. En fait, je relativise. J’aime, je suis aimée, j’adore mon métier de journaliste, qui me permet de voyager partout, d’avoir mille vies.

Je ­mesure que je suis très gâtée. J’ai des amies qui sont mortes, d’autres qui ont perdu leur enfant. Qu’est-ce que le deuil de la ­maternité face au deuil d’un enfant  ?

J’ai fait le tri dans mon entourage, en me libérant de ceux dont le jugement fait mal. Et surtout j’ai appris à moins me regarder le nombril. Finalement je suis juste une femme sans enfants. »

Tout n’est pas dans la maternité. 

« Il faut se départir d’une obsession, passer à autre chose. Il faut cesser de ­regarder les femmes sans enfants avec pitié ou culpabilité. Juste essayer de comprendre leurs raisons, leur parcours, leur histoire. Moi, quand on me dit carriériste, j’explique. En tout cas, je suis très fière d’avoir réussi à ne jamais être jalouse de celles qui ont des enfants.  »

Anne Hathaway brise le tabou de l’infertilité (et c’est nécessaire)

Anne Hathaway brise le tabou de l’infertilité (et c’est nécessaire)

Anne Hathaway brise le tabou de l’infertilité (et c’est nécessaire).

Tabou infertilité

L’actrice américaine Anne Hathaway a annoncé sa deuxième grossesse, en insistant sur le fait que rien n’a été facile dans la conception de son premier, ni de son deuxième enfant. Un message honnête et essentiel sur la fertilité.

Le 25 juillet 2019, Anne Hathaway publiait une image sur Instagram pour annoncer sa deuxième grossesse. Une photo d’elle qui montre son ventre arrondi, prise devant un miroir, dans ce qui semble être son salon. Le message aurait pu s’arrêter là, et les félicitations se seraient multipliées.

Seulement l’actrice de 36 ans a préféré témoigner sur un sujet qui lui tient à coeur, encore trop tabou aujourd’hui : la fertilité et la difficulté pour certaines femmes et certains hommes d’attendre un enfant. Le parcours interminable que cela représente et le déchirement que cela engendre parfois.

« A toutes celles et ceux qui vivent l’infertilité et l’enfer de la conception, sachez s’il vous plaît que cela n’a pas été une ligne droite dans l’une ou l’autre de mes grossesses. Je vous envoie de l’amour en plus« , écrit-elle. Une prise de parole qui a été largement saluée par sa communauté.

En France, les faits sont là mais la communication reste quasiment inexistante. D’après l’Observatoire épidémiologique de la fertilité en France (Obseff), 18 à 24 % des couples n’arrivent pas à concevoir au bout d’un an d’essai, et 8 à 11 % d’entre eux et elles n’ont toujours pas de résultats au bout de 24 mois. On compte également 10 % de couples stériles. Et pourtant, la grossesse reste cette expérience « magique » dont l’on cache les moindres désagréments, qu’ils arrivent avant la fécondation ou pendant la gestation. Un voile de fumée derrière lequel Anne Hathaway n’a pas souhaité se cacher.

« Je pense qu’il y a un silence autour des moments précédents [la grossesse] et qu’ils ne sont pas tous heureux« , a-t-elle ajouté lors d’une interview avec ET. « En réalité, beaucoup d’entre eux sont même très douloureux. Je pense que la douleur vient aussi du fait que ces femmes ont l’impression qu’elles sont les seules à traverser ça. »

Et en s’exprimant sur ce sujet, l’actrice a ainsi souhaité prouver que les problèmes de fertilité peuvent arriver à n’importe qui. Et qu’ils sont souvent surmontables grâce aux progrès de la médecine, même si incroyablement difficile à vivre.

« Je savais que quelque part, mon annonce allait faire en sorte que quelqu’un se sente encore plus mal, parce qu’on ne peut pas s’en empêcher quand on veut quelque chose si fort et qu’on a l’impression que ça arrive à tout le monde sauf à soi-même« , poursuit-elle. « Et je voulais simplement que cette personne sache qu’elle est aussi incluse dans mon histoire et que mon histoire n’a pas que des moments heureux. » Un discours nécessaire qui saura sans aucun doute épauler et rassurer nombreux de ses abonnés.

 

 

Charlotte, 36 ans, témoigne de son voyage en PMA

Charlotte, 36 ans, témoigne de son voyage en PMA

Bliss.Stories

Merci bliss.stories

Avant de vous partager l’histoire de Charlotte, je voudrais remercier Clémentine, fondatrice de bliss.stories, qui a gentiment accepté que je partage, sur Fertile & Co, l’histoire de femmes qui ont eu recours à l’aide médicale pour accueillir la vie.

Bliss.stories  décomplexe la maternité à travers les rencontres de Clémentine et toutes ces femmes qui acceptent de partager leur aventure de la maternité, avec elle et avec nous. Je diffuserai plusieurs témoignages de femmes qui ont vécu l’infertilité et qui l’ont vaincue. Ce sont de vrais messages d’espoir, empli de réalités concrètes et des bouffées d’oxygène dans ce parcours parfois sinueux.

Commençons par Charlotte et sa magnifique victoire sur le parcours du combattant qu’impose la procréation médicalement assistée.

Témoignage parcours PMA

#Le parcours d’un couple ordinaire et de son (trop long) voyage en PMA 

Charlotte est l’heureuse maman de Félix et Gloria. Working-Girl et working-Mum, elle vit à 100 à l’heure. Elle fait partie de ces femmes fortes qui ne baissent pas les bras facilement face à l’adversité. Ce combat elle le mènera, l‘infertilité, elle la vaincra. Sa première grossesse arrive rapidement, mais sa seconde, c’est une autre histoire. C’est cette histoire que Charlotte nous partage dans le podcast qui suit.

Tout commence, lorsqu’après 6 mois à espérer l’arrivée d’un deuxième enfant, rien n’arrive. Charlotte, âgée à l’époque de 36 ans et son mari, conscients que l’horloge biologique ne joue pas en leur faveur, se rapprochent rapidement de leur gynécologue pour vérifier que « tout va bien ».

C’est le bal des examens qui démarrent : prise de sang, échographies et hystérosalpingographie pour elle. Pour lui, c’est le même cocktail, auquel s’ajoute le tant redouté « spermogramme ». L’infertilité n’est pas qu’une histoire de femmes, 30 % des infertilités proviennent de l’homme.

Le verdict tombe : c’est le début d’un long voyage en PMA et d’un combat contre l’infertilité.

Cette wonder-maman nous raconte ses quatre (trop) longues années de rendez-vous médicaux, de rencontres avec des spécialistes, de larmes versées, d’espoirs déçus et renouvelés, de doutes, de colère et… de joie.

Pour écouter et découvrir l'histoire de Charlotte, c'est par ici que ça se passe :

#Des conseils pour bien vivre son parcours PMA :

1. Osez vous rapprocher de votre gynécologue. Lorsque le doute d’une infertilité s’installe, prenez rendez-vous avec votre gynécologue. Parlez-lui de vos doutes, de votre histoire, de votre désir d’accueillir la vie. Il saura vous orienter, vous rassurer ou vous prescrire des examens qui diagnostiqueront ou écarteront une éventuelle infertilité.

2. Prenez le temps de vous demander quelles sont vos relations avec votre praticien, si le diagnostique de l’infertilité est posé :

  • est-il à l’écoute ?
  • est-il doux ?
  • fait-il preuve d’un minimum d’empathie ?
  • Comment avez-vous vécu sa façon de vous prendre en charge lors de votre premier rendez-vous et sa manière de vous annoncer l’infertilité ?

Toutes ces réponses sont importantes, car elles vont conditionner votre début de cheminement vers la maternité. Lorsqu’on démarre un parcours de procréation médicalement assistée (PMA), il faut avoir confiance en son médecin. Ce parcours peut s’avérer long, douloureux, empli de doutes. Lorsque vous échangez avec votre gynécologue, si vous ne vous sentez pas écoutée, comprise, soutenue, c’est votre moral qui va en pâtir et qui risque de flancher. Et ce moral on le veut bon pour optimiser votre fertilité et maximiser vos chances d’être enceinte.

3. Osez poser des questions et obtenir des réponses. Lorsque vous passez un examen, demandez que l’on vous explique en quoi il consiste, ce qu’il analyse, comment il se déroule et pourquoi on le réalise. Vous avez le droit d’être actrice de votre fertilité et de votre chemin vers la maternité. N’hésitez pas à poser des questions sur le groupe Facebook Fertile & Co. D’autres femmes sont passées par là avant vous. Elles vous répondront et partageront leurs expériences.

4. Acceptez d’être accompagnée. Si votre moral est en train de vous lâcher (doutes, colères, déceptions, fatigue), acceptez de vous tourner vers un coach en fertilité ou une personne capable de vous écouter, de vous accompagner. Vous vivez une période particulièrement, intense en émotions.

5. Prenez grand soin de votre couple. « Seul on va plus vite, à deux on va plus loin. » Vous et votre conjoint courrez un marathon : prenez soin l’un de l’autre pour former une équipe qui vaincra l’infertilité. L’un doit pouvoir compter sur l’autre et vice et versa. Communiquez pour préserver l’amour qui vous unit. Avec les échecs, les déceptions, le silence peut s’installer laissant une entière place à la distance avec votre conjoint. Chacun souffre en silence…Au contraire, communiquez, partagez ce que vous vivez : c’est ce qui vous unit dans l’adversité. Prendre soin de son couple est essentiel pour affronter le parcours vers la parentalité et ressortir plus fort de cette épreuve.

Pour écouter et découvrir l'histoire de Charlotte, c'est par ici que ça se passe :