Désir d’enfant : 

de la « patiente » à la « patience », l’art d’apprendre à attendre.

Désir d'enfant : l'art d'apprendre à attendre

« La patience est un arbre dont les racines sont amères,

mais dont les fruits sont doux » Aristote

« C’est quand tu t’y attendras le moins que ça arrivera« . Est-ce seulement possible de rendre ce conseil, souvent maladroit, réel lorsque le couple vit l’infertilité ?

Est-il possible de ne plus attendre, lorsque l’on attend, l’on espère l’arrivée d’un enfant et que le chemin vers la joie d’être parents, implique que nous devenions « patients » au sens médical, comme propre ?  

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi la « cliente » du docteur s’appelait « patiente » ? Tout simplement parce que ce mot vient du latin ‘patiens  » : « celui ou celle qui souffre« . Le patient est donc celui qui souffre.

Le patient est aussi celui qui patiente. Il développe, malgré lui, la vertu de patience, l’aptitude à se maîtriser face à l’attente, à rester calme dans une situation de tension ou face à des difficultés, ou encore la qualité de persévérance.

Demander à un couple infertile de ne pas s’y attendre, c’est tout simplement lui recommander une mission impossible. Lorsque la grossesse se fait attendre, le couple développe l’art d’attendre, d’autant plus s’il est médicalement assisté pour donner la vie. « Les attentes que nous offre la vie sont rarement des états simples. Incertitude, désir, crainte, impatience, colère, ennui s’y succèdent et s’y mêlent.» Mlle Morand.
Le parcours de procréation médicalement assistée (PMA) requiert une grande patience et met cette vertu à rude épreuve. Alors oui, le couple dans cette période de vie, attend souvent. Et c’est tant mieux car s’il y a de l’attente, il y a de l’espoir.
 

Désir d'enfant : 15 moments que le couple attend

Infertilité : 15 moments-clés que le couple attend.

#1 Le RDV et le diagnostic : la première chose qu’un couple va attendre, une fois qu’est identifié l’infertilité, c’est le RDV médical qui permettra de poser le diagnostic et d’indiquer la marche à suivre. 

#2 Les ordonnances : une fois dans le cabinet médical, ce sont les ordonnances que le couple « patient » attendra. Ces ordonnances permettront de débuter les traitements apportant avec elles une vague d’espoir.

#3 Le début du traitement : l’ordonnance en poche, les médicaments procurés, le couple se met à attendre ce premier moment qui corrobore avec le début du traitement (première injection, premiers comprimés, …)

La patience est une vertu

« La patience n’a l’air de rien, c’est tout de même de l’énergie« . Voltaire

#4 Les analyses : une semaine après le début du traitement, c’est au laboratoire que l’on va attendre, surtout en période de covid, de longues heures parfois.

#5 Les résultats : la patiente et le couple attendront toute la matinée les résultats qui permettront d’évaluer l’évolution du cycle et la suite à donner. 

#6 L’échographie : après avoir attendu d’obtenir un rendez-vous, la patiente attendra son tour pour l’échographie et le verdict de l’échographe. 

Patience, attente, PMA

« Le découragement est beaucoup plus douloureux que la patience. »

Hafiz

#7 Les consignes : En fin de journée, le couple attendra le retour et les consignes de l’équipe qui le suit.

#8 Les examens : on attendra la prochaine série d’examens.

#9 Le déclenchement de l’ovulation : une fois la taille du (des) follicule(s) atteinte, le couple « patient » attendra le déclenchement de l’ovulation et l’injection d’Ovitrelle ou autre aide à l’ovulation. 

#10 L’ovulation, la ponction, le transfert : suivant les pathologies et les traitements induits, le couple en parcours PMA attendra l’ovulation, la ponction puis le transfert (dans le cadre d’une FIV).

Difficile attente

« Aie la force de tourner les pages, aie la patience d’attendre ce qui va arriver. »

#11 Les 14 jours post-ovulation : c’est peut-être la pire attente que peut subir le couple… Pourtant, il n’y a plus d’examens à cette période du traitement. Le couple ne peut rien faire, à part attendre de savoir si oui ou non la vie a souhaité s’accrocher. 

#12 Le retard ou l’arrivée des règles : À partir de J 12-13 post-ovulation, le couple entre dans la phase terminale de l’attente. Là, il attendra l’arrivée des règles, ou plutôt le couple espérera attendre un retard de règles…C’est une phase critique où tous les espoirs sont permis, mais aussi tous les espoirs peuvent être déçus. Tout se joue à une simple tache colorée.

#13 Le test de grossesse ou la prise de sang : Rien ? Ou premiers symptômes menstruels ? Le couple attendra de faire le test de grossesse ou la prise de sang bêta HCG pour savoir si ce cycle leur a donné la vie ou s’ils doivent se préparer à recommencer d’espérer.

#14 Le résultat : Pour celles et ceux qui ont vécu ce moment, le cœur est en suspens. C’est oui ou bien, c’est non. C’est la joie ou c’est la déception. Les hormones n’aident pas vraiment à ce moment

#15 L’enfant : Et puis un jour, on attendra l’enfant, celui pour qui l’on est prêt à attendre dans une société de l’immédiateté.

produire, créer, pour tuer l'attente

Comment « tuer » l’attente ?

S’occuper : il n’y a pas mille conseils pour vivre l’attente. Sans la fuir, s’occuper l’esprit, les mains et le cœur, aide à mieux vivre cette période. 
Certaines se mettront à un art créatif, afin de produire, de créer. D’autres se mettront au service de l’autre, afin de se décentrer et de se détourner de leur propre attente. D’autres encore se réfugieront dans le travail ou dans le sport.
Ce temps d’attente qui est donné, peut aussi être un temps pour le repos du corps et de l’esprit. On peut chercher le silence, le calme, plonger dans un bon bouquin.
Quoi qu’il en soit, l’attente n’est pas à fuir, elle fait partie du cheminLe tout est de réussir à l’accepter pour la vivre du mieux possible.

La consolation renforce le couple

Lorsqu’on désire plus que tout donner la vie, dans une société où tout va vite, où tous nos désirs sont assouvis,  l’attente, est difficile. On la découvre, on la déteste, on nous invite à l’ignorer, « c’est quand tu t’y attendras le moins que ça arrivera« . Mais un jour, cette attente, on la chérira, elle durera 9 mois avant la rencontre avec le bébé tant espéré. On la chérira car elle nous aura fait découvrir une vertu qui est nécessaire dans la vie et dans le couple : celle de la patience dans l’épreuve, patience dans l’amour

L’attente façonne le cœur, elle le blesse parfois, mais elle vaincraÀ tous les couples qui vivent l’épreuve de l’infertilité, je vous laisse sur cette très belle phrase pleine d’espoir :  « l’attente est pareille à des ailes. Plus les ailes sont fortes, plus le vol est long« .