
L’endométriose, un mal méconnu qui ronge des millions de femmes en France.
Saviez-vous que des millions de femmes, à chaque cycle sont pliées de douleurs, ne peuvent plus quitter leur lit, voient leur ventre doubler de volume et sont incomprises ? Pas de simples douleurs de règles…Non des douleurs les empêchant de sortir de leur lit, entrainant des nausées, et bien plus encore. La raison ? Elles souffrent d’endométriose.
Longtemps « maladie taboue », de plus en plus de voix s’élèvent aujourd’hui, notamment celles de certaines personnalités publiques (Enora Malagré, Laetitia Millot, Lorie, Imany), pour mettre en lumière ce mal qui ronge, qui humilie parfois et qui isole.
Je vous propose quelques chiffres pour évoquer, très concrètement, la maladie. Selon EndoFrance, l’association de lutte contre l’endométriose :
– 10 % des femmes sont atteintes de ce mal.
– 7 ans, c’est le nombre d’années qu’il faut pour diagnostiquer la maladie.
– 70 % des femmes atteintes d’endométriose souffrent de symptômes invalidants chroniques.
– 40 % d’entre elles souffriront de problèmes d’infertilité.
– 30 à 50 % des cas d’infertilité sont dues à l’endométriose.
– 0 s’est le chiffre qui est associé aux traitements existants pour guérir la maladie.
À la découverte de ces chiffres, je dois avouer avoir été assez étonnée qu’à aucun moment, dans notre parcours de femme, on nous évoque, informe, prévienne de l’existence de cette maladie. C’est pourquoi j’ai décidé de consacrer un article à cette maladie méconnue qui fait des dégâts.


L’endométriose, qu’est-ce que c’est ?
L’endométriose est encore mal connue des médecins. Mais on connaît aujourd’hui son processus. A chaque cycle menstruel, l’utérus se charge de sang constitué d’endomètre. Chaque mois, si l’ovule n’a pas été fécondé, le sang et l’endomètre s’évacuent grâce aux contractions de l’utérus : ce sont les règles. Dans le cadre des femmes atteintes d’endométriose, un autre phénomène se produit, appelé « régurgitation ». Le sang, de la patiente atteinte d’endométriose, reflue vers les trompes de Fallope et vient se fixer dans la paroi abdominale. Ce phénomène crée des adhésions responsables d’inflammations extrêmement douloureuses. Ces fragments de muqueuse utérine peuvent venir s’implanter :
– Au niveau de l’abdomen et proche du péritoine, on parlera alors d’endométriose superficielle.
– Au niveau des ovaires, on parlera, ici, d’endométriose ovarienne.
– Au niveau du péritoine (membrane qui tapisse l’abdomen) et dans les organes pelviens (vessie, rectum, vagin, ligaments utérosacrés…), on parle d’endométriose profonde.
EndoFrance rappelle qu’il n’y a pas de lien entre douleur et niveau d’endométriose. Une endométriose profonde peut être aussi douloureuse qu’une endométriose superficielle.

Quels sont les symptômes de l’endométriose ?
Les symptômes de l’endométriose sont multiples.
Il y a les « DYS » :
– Dysménorrhée, règles douloureuses qui ne passent pas malgré la prise de paracétamol
– Dyspareunie, douleurs lors des rapports sexuels
– Dysurie, difficulté pour uriner, douleurs pelviennes et abdominales et défection douloureuse
La douleur semble être le symptôme majeur et commun à chaque endométriose, exceptée celle asymptomatique.
La violence de la douleur peut entraîner des vomissements et fatigue énormément la patiente atteinte d’endométriose.
L’endométriose s’immisce dans chaque partie de la vie des femmes atteintes de cette maladie. En effet, les douleurs sont telles qu’elles peuvent avoir une répercussion sur le plan :
– Professionnel, les empêchant de quitter leur lit et de fait, de se rendre sur leur lieu de travail
– Personnel, cette maladie isole. Les douleurs et leurs impacts sont souvent mal compris par l’entourage dû à une mauvaise connaissance de l’endométriose.
– Intime, à cause de la fatigue et des douleurs ressenties lors des rapports sexuels.

Comment diagnostiquer l’endométriose ?
Un spécialiste de l’endométriose peut poser un diagnostic grâce à un court interrogatoire lié aux douleurs ressenties par la patiente. Cependant, pour confirmer le diagnostic des examens complémentaires seront nécessaires. Ils permettront de donner des informations plus précises sur l’intensité de la maladie.
Ces examens sont :
– Une échographie abdominale et ou endovaginale : examen qui permet de voir les lésions de manière instantanée.
– Une IRM : plus précise que l’échographie, l’examen permettra de mieux voir certaines lésions ou d’en découvrir d’autres, notamment celles pouvant se fixer sur des tissus mous.
– Une hystérosalpingographie : examen permettant de visualiser les trompes de Fallope et vérifier leurs perméabilités. L’examen permet également de vérifier que l’utérus ne possède pas de malformations.
– Une échographie endorectale : cet examen n’est réalisé que dans le cas d’une suspicion d’endométriose profonde. Elle permet de visualiser l’ampleur de la maladie au niveau du rectum.
– Un coloscanner, coloscopie virtuelle et uro- scanner : examens qui permettront dans le cas d’une endométriose profonde, d’avoir des informations plus fines et plus détaillées encore.
Après une batterie d’examens radiologiques, des examens chirurgicaux peuvent être proposés :
– Coelioscopie : examen permettant au corps médical de poser définitivement le diagnostic de l’endométriose et de prélever des reliquats pour pouvoir les analyser. On parle de biopsie.
– Laparotomie : examen, longtemps utilisé avant l’apparition de la coelioscopie, qui consiste à ouvrir l’abdomen pour pouvoir y réaliser extractions et prélèvements.


Quels sont les traitements de l’endométriose ?
Comme il est dit dans les premières lignes de l’article… Le problème majeur de l’endométriose, c’est qu’il n’existe pas de traitement curatif et définitif.
On peut ralentir la maladie grâce à la chirurgie et à l’hormonothérapie, mais on ne peut pas guérir l’endométriose. Avec l’arrivée de la ménopause, l’endométriose disparaît peu à peu.
C’est d’ailleurs une des solutions pour soulager les femmes atteintes d’endométriose : créer une ménopause artificielle, grâce à des médicaments qui envoient un message à l’hypophyse pour supprimer l’ovulation.
Un autre traitement hormonal, de première intention, peut être proposé : celui-ci consiste à créer une aménorrhée, donc supprimer la survenue des règles.
Enfin, une intervention chirurgicale peut être envisagée.


BON A SAVOIR
* Détendez-vous dans un bain de sel d’Epsom. Cela permettra de relâcher l’ensemble de vos muscles et de vos tensions.
* Évitez d’utiliser des tampons ou assurez-vous qu’ils sont 100 % en coton.
* Ayez une alimentation équilibrée :
# Augmentez vos apports en fibres (céréales complètes, légumineuses, graines de lin, fruits et légumes).
# Consommez des aliments amers, car ils aident l’évacuation de l’œstrogène par les intestins (chicorée, toute la famille des choux, navets, )
# Réduisez vos apports en produits laitiers, les mauvaises graisses, l’alcool, la caféine, le chocolat, et de manière générale limitez le sucre.
* Réduisez les risques d’inflammations en consommant des aliments riches en :
# vitamine B, elles sont vitales pour la fertilité (noix de cajou et de pécan, agrumes, légumes verts à feuilles, sardines)
# vitamine C (agrumes, raisin, kiwis, mangue, asperges, ananas, épinards, cresson, brocolis, poivrons, fraises, pommes de terre)
# vitamine E (œufs, céréales complètes, abats, avocats, noix)
# zinc (viandes maigres, poissons, poulet, œufs, graines de courges, de tournesols, gingembre)
# magnésium (légumes verts, seigle, bananes, riz brun, légumineuses)
# sélénium (thon, levure de bière, graines de sésame, hareng)
# huile d’onagre

À toutes ces femmes qui souffrent en silence, qui sont souvent incomprises, elles et leurs douleurs, qui n’attendent parfois qu’une seule chose…que la ménopause arrive pour ne plus souffrir alors qu’elles sont à la fleur de l’âge, je voudrais dire tout mon respect, tout mon soutien et toute mon admiration d’avancer un pas après l’autre sur le chemin.
Vous êtes atteinte d’endométriose ? Vous souhaitez en discuter avec d’autres ?
« Certaines personnes vous regardent traverser une période difficile, pendant que d’autres la traverse avec vous.«
Vous pouvez poser toutes vos questions en m’envoyant un message, ou directement sur le groupe Facebook Fertile &Co. Vous pouvez également rejoindre le groupe Facebook de soutien dédié à l’endométriose où plus de 10 000 femmes échangent à ce sujet : Endométriose groupe de soutien.
Je vous laisse sur un court métrage consacré à l’endométriose réalisé par Charly Mendy. Des images valent souvent bien mieux que des mots.
Bonjour je souffre dandometriose depuis mes 12 ans
Merci pour cet article
Merci Polycarpe pour votre gentil message. Je reprends du service et votre message m’encourage !